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Le blog de Pierre Laporte

Blog politique d'informations et d'échanges d'un élu conseiller départemental et maire-adjoint de Tremblay en France en Seine St Denis. Blog basé sur la démocratie participative. Chantier ouvert sur l'avenir de la Gauche.

Analyse de la FASE sur le mouvement des retraites

Publié le 20 Novembre 2010 par pierre laporte

Rapport introductif sur l'analyse du mouvement social et les enjeux politique induits

 

Etienne Adam



Il ne s'agit pas ici de tirer le bilan de ce mouvement ce qui suppose qu'on le considère comme fini alors que nous n'avons pas d'appréciation des manifs d'aujourd'hui et de la suite. Nous sommes tous incapables de prévoir ce qui va se passer dans les semaines qui viennent.

La nature même de ce mouvement, les surprises qu'il nous a déjà réservées empêchent tout pronostic.
Nous devons nous contenter d'un état des lieux provisoire pour partager nos analyses et surtout nous doter d'outils pour les suites le plus immédiates.

Ce rapport ne vise donc pas à présenter «L'analyse » mais à ouvrir le débat, entre nous mais aussi plus largement, sur quelques points qui nous semblent devoir être creusés, critiqués mais utiles pour avancer.


Il comporte des compléments apparus au cours de la discussion

 

Une crise politique multidimensionnelle mine le pouvoir

Nul n’a oublié les moyens utilisés par les gouvernements européens et les institutions internationales du capitalisme pour financer leurs profits au milieu de la « crise économique » depuis 2007. Sarkozy, la droite et le MEDEF ont cependant cru pouvoir justifier ainsi des réformes à l’encontre de la Protection sociale et des retraites. Les profits et les formes de spéculations se déplacent ; et le plus grand nombre perçoit les effets des décisions des spéculateurs. Cela ruine la crédibilité des politiques néolibérales, aux yeux de millions de personnes.

 

Deux autres dimensions ont miné la légitimité de ce pouvoir ;

  • L’ensemble de la politique sécuritaire a amené désaveu, méfiance, rejet : souvenons,-nous du « haut le cœur » citoyen devant la « question des roms » ; mesurons à quel point le lien a été maintenu entre la mobilisation « Non à la politique du pilori » et le calendrier des manifestations, la présence dans la rue, nombreuse, applaudie, des sans papiers en grève et aussi de tous les cortèges de groupes souffrant du racisme d’état.la question de la politique sécuritaire, antidémocratique et xénophobe,
  • Et l’usure du style bluff. La banderole du Théâtre du Soleil « Elle est bientôt finie cette nuit du Fouquet’s » sonnait fort Place de la Bastille.


Il est significatif que le système de dépenses somptuaires des riches, la dépendance entre les cercles de la haute bourgeoisie et le réseau « d’amis du Président », qui sont une rupture avec la discrétion habituelle de ces milieux quand ils font de la politique ou de la haute administration, a fait cristalliser une crise de confiance particulière. Voir les travaux sociologiques (Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot) devenir des best-sellers témoigne d’un phénomène dont les effets ne sont pas près de passer.

 

Cette dynamique de crise multidimensionnelle explique comment, malgré la proximité des rentrées scolaires et universitaires, une mobilisation de la jeunesse soit venue prendre sa place. Par réaction devant la politique de Sarkozy, la majorité des jeunes juge prioritaire une demande d’égalité.

 

Quelques aspects du mouvement, de sa « nouveauté » et qui doivent être pris en compte

* ce mouvement comprend une double dimension et cette dualité même doit nous interroger.



D'une part c'est un mouvement « centralisé ». Sa forme la plus visible est la journée d'action interprofessionnelle appelée par l’intersyndicale nationale. Nous n'avons aucun intérêt à minorer le succès de ces initiatives qui donnent lieu à des manifestations massives. Cette forme d'action est largement plébiscitée par les acteurs du mouvement et ceci malgré la critique  des « manifs traine-savates » ou les critiques sur le calendrier.


Il est important de mesurer cette réalité de mobilisation au delà d’une bataille de chiffres qui a parfois donné lieu à une réduction quantitative risquée qui conduisait à des majorations absurde.


Je veux simplement souligner 2 éléments qualitatifs que nous devrions intégrer, valoriser.


L'ampleur des manifestations dans des petites villes où les manifestants représentaient le quart de la population totale : au delà de ce que cela représente en modification du paysage local, nous devons mesurer ce que représente comme degré d'engagement personnel le fait de manifester dans ces petites villes : c'est une volonté de s'afficher dans l'espace public autrement plus forte que les manifestations dans l'anonymat des grands centres urbains.


Deuxième élément, ne sous-estimons pas l'ampleur de la généralisation de la grève en particulier dans le secteur privé et dans des secteurs où ce n'est pas une tradition (transports et logistique, distribution, agro-alimentaire). Le problème c'est que les modes de grève employés (le débrayage, la grève par roulement, la mobilisation hors grève...) ne sont pas de ceux rendus visibles dans les médias... et nous à leur suite avons trop tendance à calquer notre vision sur le spectaculaire : il est vrai qu'une grève générale des transports comme en 1995 est plus médiatique et visible que le développement de débrayages dans des multiples secteurs du privé. Je reviendrais tout à l'heure sur des différences notoires sur la conception même de la grève.


Notons simplement que les actions globales ont aussi permis la mise en mouvement de millions de personnes et leur participation réelle. Les actions du samedi ont permis à des milliers de salariés « interdits de grève » d'agir.

 

D'autre part nous avons eu un mouvement qui a aussi été un mouvement décentralisé, avec des dynamiques locales extrêmement diverses et des formes locales elles aussi diverses. L'inscription dans le local s'est fait soit sous la forme de dynamiques locales interprofessionnelles blocages actions diverses visant à sortir des espaces syndicaux traditionnels de l'entreprise ou des dynamique locales s'appuyant sur des dimensions plus professionnelles dont la grande générale des raffineries à a été la plus visible.


Ces actions ont été prises en charge soit par des intersyndicales locales s'appuyant sur les secteurs syndicaux les plus actifs, soit par de nouvelles formes d'organisation du type AG interprofessionnelles sans qu'on puisse dégager une tendance dominante (il n'y a pas eu par exemple une généralisation de formes comme les coordinations dans d'autres périodes)


De ce fait, il y a eu cohabitation de 2 types de direction dans les luttes, l'intersyndicale nationale et les autres formes décentralisées avec des réalités extrêmement variables. Cohabitation signifie qu'aucune forme ne l'a emporté sur l'autre mais aussi qu'aucune forme n'a vraiment imposé ses décisions à l'autre comme si une division implicite du travail s'était faite.


Dans ces conditions il serait stérile de ne pas prendre en compte cette cohabitation et de s'enfermer dans une opposition base- sommet qui n'a pas vraiment de réalité sociale. Nous devons plutôt mettre l'accent sur la complémentarité, et mettre au débat les difficultés réelles rencontrées plutôt que de jouer le grand air de la trahison

 

 

* l'ensemble des formes organisationnelles ont été confronté aux différents niveaux d'interventions aux mêmes difficultés

D'abord mettre en œuvre des outils de lutte et en particulier la grève susceptibles d'obtenir pour l'instant, des résultats immédiats face à un gouvernement du passage en force. Il faut néanmoins noter que ce mouvement a déjoué la stratégie du pourrissement mise en œuvre et a su jouer de la durée.

 

Nous avons mal mesuré le nouveau cadre d'action créé par les restrictions du droit de grève : les mesures anti-g rêve prises depuis quelques années ont fonctionné : service minimum, déclaration préalable, modalité de retenues pour grève... Si on ne doit pas négliger les contentieux du dernier mouvement (à l'origine du refus de faire grève pour les autres), la moindre mobilisation du public trouve en partie son origine dans l'efficacité de ces dispositifs : comment y répondre?


Dans le secteur privé la modification de la structure des entreprises (sous-traitance, disparition de grandes unités de production industrielles, réorganisation du travail, management néolibéral ...), la précarité de l'emploi et les bas salaires limitent l'exercice du droit de grève.


Dans un certain nombre d'entreprises sans présence syndicale ou avec une vie syndicale insuffisante le « savoir faire » la grève n'existe plus : ai-je le droit de faire grève? Comment faire ? Faut-il un préavis ? Sont des questions fréquentes qui rendent la grève difficile voire impossible quand l'insécurité du statut s'y ajoute (précaires PME...).


La grève générale de longue durée n'est plus le mode d'action unique les salariés se détourne de ces formes onéreuses pour « être plus efficaces pour moins cher » dans les débrayages plus ciblés stratégiquement qui profitent de faiblesse de l'organisation du travail.


Dans les 2 cas nous aurions intérêt à susciter le débat sur les transformations profondes crées par le libéralisme en termes de segmentation du salariat et de la société que nous avons évoqué dans le texte de juin et sur les réponses en termes de lutte à inventer

 

On peut se demander si le cadre du mouvement dans les limites revendicatif et syndical n'a pas constitué un obstacle, si la perspective offerte par cette seule dimension de revendication sociale était crédible : reprendre les négociations avec un tel gouvernement qui refusait tout paraissait peu crédible.


La diversité des motivations, le rejet de l'ensemble de la politique sarkozyste (il faut se rappeler l'ampleur des manifs contre la politique xénophobe et sécuritaire, l'accueil dans les manifs de ce thème comme proche et lié.les affaires...) a donné d'emblée à ce mouvement un caractère politique qui a fait sa force. Gérer seul une mobilisation de ce type n'était pas sans doute à la portée du syndicalisme dans le contexte actuel Il ne s'agit pas là de théoriser une quelconque limitation, infériorité du syndicalisme mais de constater qu'aujourd'hui les organisations syndicales n'ont pas pu prendre en charge toute une partie des aspirations populaires. Dans le même temps elles lui ont fourni un cadre d'expression.



Comment manier la dimension politique ?



Nous avons là 2 données contradictoires :


Le retour de l'anticapitalisme bien plus présent qu'en 1995

Ce mouvement a été accompagné, a produit de l'anticapitalisme à un niveau de masse inconnu depuis longtemps. Ceci s'est d'abord traduit par le refus de la droite décomplexée c'est à dire d'un droite assumant pleinement sa politique au service des riches (la bande du Fouquet's). De plus en plus l'idéologie « le réalisme économique », sacrifices pour le plus grand nombre et enrichissement sans limites pour les riches, est mise en crise.


Le débat public sur les retraites argumenté théoriquement et mettant en évidence un autre possible a contribué à faire que la logique gouvernementale majoritaire dans les médias comme pouvait être contestée.


Ceci entraine un rejet plus global qui s'en prend au type d'accaparement des richesses au centre du système capitaliste.


Mais ce rejet est aussi plus global parce qu'il incorpore d'autres champs que la politique sociale classiquement définie pour s'étendre (de façon marginale certes mais réelle) aux choix de produire. Les mobilisations contre les politiques sécuritaires et xénophobes ont paru éclipsées par celles des retraites, mais étaient pourtant restées présentes.


La jeunesse, au moins la partie de celle ci qui s'est mobilisée, a fait montre d'une demande de radicalité sociale ou sociétale, d'un sens aigu de la compréhension des enjeux pour la société inattendus pour ceux qui la pensaient totalement dépolitisée et dominée par la vision du monde individualiste libérale. C'est une réalité nouvelle des couches de population de 16 à 30 ans : un sur deux aurait déjà participé aux manifestations et environ 25 % répondent oui à la question « faut-il changer radicalement toute l’organisation de notre société par une action révolutionnaire ? », alors qu’ils n’étaient que 11 % à avoir ce point de vue en 1981.


Depuis la crise les milieux intellectuels avaient connu un « petit retour à Marx ». Avec ce mouvement nous ne devons pas sous-estimer élargissement de la critique sociale et la victoire idéologique contre le néolibéralisme qui rend possible un autre cadre de débat politique que celui de 2007 par exemple.



L'absence politique constitue l'autre face du dernier mouvement


Mais dans un cadre aussi favorable les organisations de la gauche de gauche, si elles ont été présentes, n'ont pas été capables de faire une intervention, le balayage politique spécifique qui était nécessaire.


Ces organisations se sont contentées d'un suivisme par rapport au mouvement syndical qui, sous couvert de respecter l'autonomie du syndicalisme, a de fait abouti à enfermer tout le monde dans les limites du ce champ strictement syndical lui me effet d'une division du travail politique social.


C'est bien sur le cas du front de gauche qui s'est contenté du « nous soutenons les syndicats » mais aussi du NPA qui, en s'enfermant dans sa prétention à proposer mieux en termes de lutte sociale que les directions syndicales avec son incantation à la grève générale, a lui aussi contribuer à réduire la dimension politique du mouvement comme si le temps du politique n'était pas là.

 

Les carences, les manques de l'intervention politique sont multiples mais il est utile de mettre en avant ce qui constitue des non-réponses aux questions posées par le mouvement social.

 

La gauche de transformation sociale n'a pas été capable de mettre au centre de son intervention et au débat ce qui serait possible en termes de société alors que la question du « que produire » et de la répartition des richesses était présente dans de nombreuses têtes. Il eut été souhaitable, à partir d'interrogations, de propositions de différents lieux du mouvement de montrer que d'autres choix sociaux étaient possibles, qu'ils devaient pour le moins être mis au débat public.


Sans les inscrire dans un programme politique classique (des réponses toutes faites de la part de spécialistes de la politique) il aurait été utile de mettre les ébauches d'autres choix de production et d'organisation de l'entreprise, de la société en général dans une perspective plus large, un projet.


Il fallait bien sur dénoncer les réquisitions en termes de défense des droits de salariés mais aussi faire débattre des choix prioritaires faits en matière de priorités de réapprovisionnement en carburants (grandes surfaces et autoroutes pour favoriser la consommation au détriment des lieux où le carburant aurait mieux répondu à des besoins sociaux transports de toute sorte en milieu rural par exemple ; de même le choix des TGV comme prioritaires au détriment de TER c'est le choix de la marchandise-transport et de certains usagers aux dépends de l'utilité sociale).

 

De même face à une crise politique sans précédent (et qui dure encore au sein même de la droite) bien peu de réponses.


On peut comprendre que le PS attende 2012, l'échéance normal en escomptant bénéficier des effets de ce mouvement en différé, il est probable que ce soit le cas. Toutefois cette attitude fait l'impasse sur la radicalisation de la droite dont l'attitude provocatrice et répressive nous donne un avant goût. Il est dommage que la gauche de gauche se soit trop contentée d'une dénonciation de « la répression et des violences policière » sans lier celles ci à un renforcement de l'Etat autoritaire : la dénonciation de cette dérive est de nature à accentuer les contradictions au sein de la droite, des appareils d'Etat (crise de la magistrature mise à mal par le pouvoir). Lutter contre cette dérive c'est aussi commencer à mener la lutte contre le FN qui se pose comme parti national-social qui défend les petits contre une droite corrompue marquée par ses liens du « président des riches ».


Face à la crise de la représentation , à l'écart entre le fonctionnement du système politique et le pays réel la gauche de gauche a été soit muette (c'est le cas du PCF dont on ne sait pas la position) soit elle s'est limitée au mot d'ordre « qu'ils s'en aillent » qui risque fort de ne rester qu'incantation ou incompréhensible, très en retrait pour répondre aux interrogations sociales s'il ne s'accompagne pas de propositions sur comment les faire partir et incluant l'après départ .






Annexe le communiqué adopté le 7 nov. :

 

Un mouvement vers un front d'unité populaire


La grande majorité de la population a pris conscience que la question des retraites renvoie au problème de l'appropriation par une minorité de la richesse produite.

Le mouvement contre la « réforme » des retraites, marqué par un énorme soutien populaire, cristallise le rejet d'une politique profondément injuste mise exclusivement au service des plus riches et du patronat.

Le vote du parlement ne change rien à l'injustice du texte de loi et son adoption par un parlement aux ordres ne le rend pas plus légitime. 177 sénateurs et 323 députés ont voté un texte que nous sommes des dizaines de millions à rejeter.

La démocratie représentative, conçue comme délégation totale aux élus a montré ses limites, tant est flagrant le divorce entre la « représentation du peuple » et le peuple.

La question de la démocratie et des institutions nous apparaît désormais comme centrale.

La personnalisation du pouvoir et la toute puissance de l'exécutif qui caractérisent la Ve République, ont atteint une dimension inacceptable.

Elle s'est manifestée par la manipulation des médias, la répression contre le mouvement (atteintes au droit de grève et au droit de manifester) et les violences policières.

Pour nous, cela souligne l'actualité d'une révolution démocratique.

Nous participerons à tous les cadres unitaires pour défendre les droits fondamentaux, pour résister aux dérives sécuritaires, autoritaires et racistes du pouvoir en place.

La gauche de transformation sociale et écologique doit assumer ses responsabilités.

Nous proposons à l'ensemble des forces citoyennes, associatives, syndicales et politiques d'organiser des débats, des meetings, des réunions publiques sur les perspectives ouvertes par le mouvement en cours.

L'unité a été un moteur de la lutte. L'heure est à un véritable Front d'Unité Populaire.

Nous sommes prêts à nous y engager.

St Denis le 7 novembre 2010

Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE)
Courrier : 20 rue Chaudron 75010 PARIS
Contact :

contact@lafederation.org

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Site : http://lafederation.org/

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Pour la suite du débat



Des contributions devraient être fournies et seront organisées en éléments de discussion par l’exécutif. Ci-après une diffusée lors du dernier CAN

Comprenons les possibilités d’une construction d’une alternative

 

Pierre Cours-Salies



Nous devons avoir en tête quelle dynamique politique et sociale globale est présente. Rien, dans les semaines et les mois qui viennent ne met le pouvoir à l’abri d’une mobilisation encore plus puissante : « faisons cesser leur politique ! »

 

Celle-ci appelle à porter plus dans le débat public partout des axes de rupture et de dépassement tant du capitalisme que des institutions actuelles.


Notre discussion en a souligné l’importance sans entrer dans leur discussion précise, sauf ponctuelle.

Nous avons retenu que cela devait prendre une place importante dans la préparation du CAN de décembre. Il sera donc rédigé des contributions complémentaires et une reprise des 4 pages sur l’Actualité d’une révolution démocratique rédigé avant le développement plus ample de la mobilisation.

 

1 - Dans des moments de mobilisation ample, les exigences qui ont muri, qui sont déjà là, peuvent s’exprimer et acquérir la force de l’évidence. Sans reprendre des analogies, anachroniques, des dates comme juin 36 ou mai 68 doivent nous rappeler que l’horizon d’attente et d’exigences populaires change du fait de la dynamique de la « grève en masse ».


Quelques lignes de rupture sont donc à discuter, qui doivent être plus argumentées dans des contributions complémentaires.

 

Changer le rapport au travail : le droit à un emploi et à un revenu, et au temps libre pour rejeter les situations de misère et permettre une vie plus riche et plus intéressante pour chacunE.Fixer un niveau de revenu garanti augmenté et élevé (le SMIC et tous les minima sociaux), avec les moyens de l’autonomie financière des jeunes. Pour créer le rapport de force pour que tous les projets de « sécurité sociale professionnelle » formulée par des syndicats soient au mieux à l’ordre du jour : pour toutes et tous. .

 

Nationaliser les banques pour que les sommes d’argent qui y sont soient placées sous contrôle public pour que les priorités soient discutées démocratiquement. Réformer la fiscalité et fermer la Bourse pour réorienter l’usage des richesses. Tous ces moyens, cette richesse dilapidée dans les spéculations financières et le gaspillage peuvent et doivent être autant de source de financement pour une réorientation de productions et des changements de méthodes de travail dans les entreprises.

 

Réforme totale des institutions de la 5e République : afin de permettre une véritable reconstruction de la démocratie; Reconnaître tous les droits politiques aux résidents sur leur demande, Reconnaître


aux travailleurs le droit d’intervenir sur l'organisation du travail, les buts des entreprises, afin que ce ne soit plus une minorité de profiteurs qui fassent passer la spéculation avant les possibilités positives des richesses et des capacités scientifiques et techniques.


En inscrivant dans la constitution une politique de refus de la guerre et pour le désarmement.

 

Lutter contre la marchandisation, réhabiliter les besoins sociaux, l'usage pour les personnes sur l'échange marchand, changer le rapport à la nature pour sauvegarder l'humanité créer ainsi, enfin, les moyens d’une autre type de production : des entreprises sont à reconvertir, maintenir, créer, développer en fonction des exigences sociales et écologiques.

 

Oui, des axes de rupture de ce type peuvent être menés en commun avec la gauche de transformation sociale et écologique présente dans de nombreux pays d’Europe.


Oui ces exigences, si elles sont portées lors des mobilisations auront un effet de solidarité dans l’action, mondialement, par-delà les différences entre les diverses régions du monde

 

Il y a un problème à traiter, en bref sans doute en renvoyant à d’autre développements : expériences des formes des la mobilisation… Qui a été discuté mais où peu a été écrit.

 

2 - Au travers de l’expérience, la discussion sur les orientations du mouvement social et donc des responsabilités effectives des syndicats, avec leurs différences, fait et devra faire partie des discussions pour construire une alternative.



Et précisons donc les responsabilités de la gauche de transformation sociale.



Comment ne pas en appeler à la mise en mouvement, en commun de toutes les composantes citoyennes, associatives, syndicales politique au sens organisationnel ?

Cela suppose donc d’affirmer une volonté unitaire, comme nous le disons depuis l’origine de la Fédération. Cela suppose aussi que nous fassions entendre ce qui est à l’ordre du jour, pour la suite, et qui a sans doute manqué durant les derniers mois : oui, il y a un vrai besoin d’un Front large, pour que la lutte contre la droite ne soit pas enfermée dans une alternance. Pour que le PS et les militants des verts et d’Europe écologie soient amenés à aller aussi loin que le mouvement en cours y incite, oui, il faut une force.


Le Front de gauche, dont nous avons dit que nous y participerions s’il s’ouvre et se transforme n’est pas pour le moment du tout à la hauteur.

Un véritable Front populaire d’unité pour les luttes et des transformations de la société, voilà ce qu’il faut faire et à quoi nous sommes prêts.

Nous ne ferons pas de nos options des arguments de division mais nous tenons à ce qu’elles puissent être discutées largement. Nous l’avons écrit récemment à toutes les organisations politiques de la gauche de transformation comme nous l’avons exprimé lors de notre dernière rencontre avec la direction du NPA :

Nous devons, toutes nos organisations ensembles, prendre des initiatives de débats politiques : meeting locaux de toutes les composantes politiques, sociales, syndicales qui souhaitent une alternative à la droite qui soit indépendante du programme social-libéral et des orientations majeures du PS.  Appeler ensemble à des réunions locales de discussion approfondies, à un véritable travail sur nos propositions, tenir des meetings communs aurait un sens profond. Bien sûr, la participation, de militant-e-s responsables syndicaux et associatifs, .dans le respect de l’autonomie de leurs organisations, à de telles initiatives – dans des formes à élaborer ensemble – serait un puissant atout pour dépasser la césure entre mouvement social et intervention dans le champ institutionnel.

Nous pensons que le NPA doit, tout naturellement, faire partie des organisations conviées à organiser ces initiatives.

Cela a été affirmé lors de la rencontre qui a eu lieu en juillet rencontre entre les trois organisations du Front de gauche avec Les Alternatifs, le M’PEP, le PCOF et nous-mêmes, la Fédération.

Cela débouche sur le communiqué que nous avons adopté

Un mouvement vers un front d'unité populaire

 

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