Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Pierre Laporte

Blog politique d'informations et d'échanges d'un élu conseiller départemental et maire-adjoint de Tremblay en France en Seine St Denis. Blog basé sur la démocratie participative. Chantier ouvert sur l'avenir de la Gauche.

Le Giscop 93, un acteur clé contre les inégalités de santé en Seine-Saint-Denis

Publié le 29 Mai 2020 par Pierre Laporte

Le Giscop 93, un acteur clé contre les inégalités de santé en Seine-Saint-Denis

La commission permanente du Conseil départemental, réuni ce 28 mai, a approuvé la poursuite du soutien financier au Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle en Seine-Saint-Denis (Giscop 93).

 

Un soutien à des missions essentielles dans le contexte sanitaire actuel, au regard du profil socio-économique du département et de la forte prévalence des cancers, mais aussi compte tenu du fait que, même au sein d'une majorité de gauche, des voix continuent de nier l’intérêt de la démarche du Giscop 93.

 

Ce dernier poursuit trois objectifs majeurs :

- Identifier les activités de travail exposant à des cancérogènes ainsi que les expositions subies dans l'environnement de travail, les postes et les activités

- Favoriser l’accès au droit à la reconnaissance cancers d’origine professionnelle pour les personnes éligibles à ce droit

- Contribuer à la prévention des situations d’expositions pour réduire les risques cancérogènes au travail.

Ces objectifs rejoignent les priorités fixées par le Plan Cancer 2014-2019 (et précédents) et par le Plan de Santé au Travail (2016-2020).

 

Une enquête réalisée en 2015 par Santé Publique France souligne que la situation de la Seine-Saint-Denis est nettement plus défavorable que dans les autres départements franciliens :

- Sur-incidence importante du cancer de l’estomac (+20% chez l’homme et +32% chez la femme), avec une corrélation forte au niveau socioéconomique des individus.

- Sur-incidence importante du cancer du foie chez l’homme (+21 %)

- Sur-incidence et sur-mortalité du cancer du poumon chez l’homme (+7% et +5 %)

La pandémie de Covid-19, et l'importante surmortalité qu'elle a engendré dans le département, a remis en lumière les inégalités sociales fortes et les comorbidités existantes. Elles ne sont pas nouvelles.

 

Dès les années 1980, les données accessibles en Seine-Saint-Denis révèlent un taux de mortalité prématurée par cancer plus élevé que la moyenne nationale et plus élevé que le taux des départements d'Ile-de-France. Plus grave encore, ce taux était en progression constante pour les cancers broncho-pulmonaires et des voies aérodigestives supérieures.

 

Très rapidement, les médecins du Conseil général formulent une hypothèse : l'origine professionnelle de certains cancers au regard de la présence très importantes d'entreprises, et en particulier d'entreprises polluantes, en Seine Saint-Denis.

 

Afin de construire une politique publique de lutte contre les inégalités de santé face à la tuberculose, aux cancers, aux maladies vénériennes comme on disait encore à l'époque, médecins de santé publique et chercheurs commencent à travailler ensemble, à mener des études, à expérimenter des démarches nouvelles.

 

C'est ainsi qu'est créé un premier groupe cancer qui réunit sous la houlette du Préfet tous les acteurs concernés par la santé, qui deviendra progressivement un Groupement d’intérêt Scientifique en 2006 pour prendre sa forme actuelle de GISCOP 93.

 

L'existence et l'activité du Giscop 93 sont ainsi fondées sur un parti pris fort : la santé au travail est une affaire de santé publique.

C'est la raison pour laquelle le Conseil départemental a été à l'origine de la création du Giscop 93.

 

Il doit y maintenir un engagement fort afin de garantir la poursuite de l'enquête permanente nécessaire à la déclaration en maladie professionnelles des personnes exposées ; la poursuite et le développement de la prévention des expositions aux cancérogènes auprès d'apprentis de Seine-Saint-Denis ; de documenter les liens entre inégalités sociales et santé.

 

 

 

Commenter cet article