Position du Conseil Territorial de Santé de Seine-Saint-Denis sur la crise sanitaire

Je partage une position du Conseil Territorial de Santé de Seine-Saint-Denis sur la crise sanitaire, sa gestion et l'état du système de santé et de soins, qui rappelle quels sont les enjeux pour le département.

Pour mémoire, le CTS réunit les professionnels et offreurs de services de santé, les associations d'usagers, les collectivités territoriales, les services de l'Etat et les organismes de Sécurité Sociales, des personnes qualifiées.

Conseil Territorial de Santé

Séance plénière du 14/10/20

L’apparition puis le développement de l’épidémie SARS COV 2 pose bien entendu des problèmes médicaux mais, au-delà, a mis en lumière de façon exacerbée les problèmes structurels de notre département. Elle n’a, en effet, fait que confirmer et amplifier les problèmes majeurs du département dans l’organisation de la scolarité, la vie économique et sociale, l’emploi, le logement, les inégalités de santé, le manque de ressources médicales, médico- sociales et sociales etc…

La persévérance dans l’orientation des « réformes » qui se développent à l’hôpital depuis des années avec comme objectif de transformer leur gestion sur le mode d’une entreprise, a montré ses lacunes et les conséquences qui en découlent.

L’espérance de penser qu’une « meilleure organisation » à l’hôpital, va compenser le manque de personnels formés et permettre d’offrir une prise en charge de l’ensemble des patients apparaît de plus en plus comme décalée des réalités du terrain.

De même l’encadrement strict et renforcé des activités de la médecine de ville, ne pourra résoudre les problèmes liés à la démographie médicale ignorés depuis des décennies, il va mettre à mal le parcours de santé des patients et surtout des plus vulnérables d’entre eux.

Outre ses problèmes structurels, la gestion de la crise s’est heurtée à un manque de moyens pour lutter contre cette maladie infectieuse nouvelle : les difficultés, liées à l’absence de masques puis, plus récemment, à la logistique autour des tests, dont la généralisation pose encore à ce jour des problèmes très difficiles à résoudre pour les professionnels et la population, en sont les exemples les plus significatifs.

Par ailleurs, la quasi disparition pendant cette période des principes de la démocratie en santé et des droits des patients a entrainé la défiance des représentants des usagers vis à vis des autorités sanitaires.

Ces questions sont à la fois cruciales et à ce jour non résolues.

Le CTS 93 attend une réponse à la hauteur des besoins du département pour répondre non seulement à cette crise mais plus largement aux besoins de prise en charge de la population.

C’est un plan massif d’investissement humain, matériel et cohérent que la situation exige en Seine Saint Denis, portant tout autant sur les hôpitaux universitaires de l’AP-HP, les structures sanitaires publiques et privées que la médecine de ville et cela doit être une priorité pour les décideurs et financeurs.

Le CTS 93