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Le blog de Pierre Laporte

Blog politique d'informations et d'échanges d'un élu conseiller départemental et maire-adjoint de Tremblay en France en Seine St Denis. Blog basé sur la démocratie participative. Chantier ouvert sur l'avenir de la Gauche.

Rroms. Ivry, La Courneuve, tous les maires ne sont pas sur la même longueur d'onde !

Publié le 22 Octobre 2015 par Pierre Laporte

Une conférence régionale sur la situation des bidonvilles roms s’est tenue à la préfecture d’Ile-de-France le 20 octobre. Réclamée depuis des années par la municipalité, ses conclusions, portées par le préfet de Région Jean-François Carenco, ont largement déçu le maire Philippe Bouyssou.

« Nous attendions des propositions concrètes du préfet de Région, mais il n’a avancé que la constitution de deux groupes de travail », pestait le maire Philippe Bouyssou au sortir de la conférence régionale du 20 octobre libellée « sur les campements illicites « rom » en Ile-de-France ». « Tout ça pour ça ! », s’est-il exclamé.

La réunion, réclamée depuis des années par la municipalité, a rassemblé les services de l’État, le président du conseil départemental du Val-de-Marne, des associations comme Romeurope, la Voix des Rroms ou la Fondation Abbé Pierre et des représentants de villes de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne et de l’Essonne.
Une grande partie des échanges a consisté à la présentation des expériences de la présence de bidonvilles sur des territoires communaux. Il existe actuellement 132 bidonvilles en Ile-de-France où vivent 7 000 personnes, ressortissants Roumains ou Bulgares principalement (entre 15 000 et 20 000 au niveau national).

Dans ses conclusions, le préfet Jean-François Carenco a incité à la constitution de deux groupes de travail qui devraient rendre leurs conclusions d’ici un mois. Le premier devrait plancher sur les conditions de fonctionnement des « campements » permettant d’aller vers l’insertion. Le second sur les différentes possibilités de « sortie » des bidonvilles que le préfet a listé ainsi : retour dans les pays d’origine des familles, maintien sur les campements de fortune ou insertion (dans des villages dédiés, par un système de suivi diffus ou en proposant directement des relogements dans le parc social, assortis d’un suivi).

« Je crains que le résultat de ces réflexions débouche sur la pérennisation des bidonvilles existants, s’est inquiété Philippe Bouyssou. J’ai cru percevoir chez le préfet une vision qui voudrait que la situation d’une partie de ces familles relève d’un choix de vie, ce que je conteste avec la plus grande véhémence. »

Le maire relève cependant un aspect positif au terme des débats : la volonté de mettre en œuvre une politique globale visant, à l’échelle régionale, à mobiliser des fonds européens (FSE, Feder). « Mais pour faire quoi précisément ? Et avec quel sens politique ? », s’est interrogé Philippe Bouyssou. Lequel a ajouté : « Je rejoins le positionnement de certaines associations qui se sont exprimées lors de la conférence. Il faut instituer un moratoire sur les évacuations de bidonvilles, lesquelles ne font qu’aggraver la précarité, alors qu’un minimum de stabilité est essentiel pour mener des programmes d’insertion. Il s’agit également inscrire ces processus d’insertion dans une logique de renforcement du droit commun et non pas créer de mesures d’exception. Je refuse fermement l’idée que ces populations seraient à part. Il s’agit de lutter contre la grande précarité qu’ils subissent. »

Thomas Portier

Source : http://www.ivry94.fr/actualites/fiche/conference-roms-tout-ca-pour-ca.htm

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