Bobigny, le 21 février 2014
Déclaration de Pierre LAPORTE
Président du groupe communiste, citoyen, Front de gauche pour une transformation sociale et écologique, Vice-président à l'autonomie des personnes.
Conseil général de la Seine Saint-Denis
J’ai pris connaissance du tract du groupe « Union pour la Vienne » du Conseil général de la Vienne concernant le redécoupage des cantons.
Tout d’abord, je tiens à signaler que je n’ai jamais donné mon accord pour apparaître sur ce support de communication.
D’autre part, je constate que mes propos ont été remaniés. En effet, ce n’est pas à Stéphane Troussel, Président du Conseil général de la Seine Saint-Denis, que j’ai remis les ciseaux d’or lors de la séance du 12 décembre 2013 mais à M. Philippe Galli, Préfet de notre département, pour transmission à Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur. Quant à citer sans en avoir l’autorisation, autant le faire avec un peu de précision…
Par ailleurs, je rappelle qu’en 2004, M. Jean-Pierre Raffarin, alors qu’il était Premier Ministre, a mis en œuvre l’acte III de la décentralisation. Cette réforme a signé le début de difficultés financières grandissantes pour tous les départements de notre pays, et plus particulièrement pour la Seine Saint-Denis.
Aujourd’hui, et suite aux transferts de charges décidés par M. Raffarin, la facture de cette nouvelle décentralisation s’élève pour notre département à 2 milliards d’euros, un département dont une grande partie de la population est victime de la précarité et qui doit donc faire face à l’explosion de la charge de ses allocations de solidarité.
Le premier grave coup de ciseau à l’encontre des départements a donc été porté par M. Raffarin lui-même il y a 10 ans, qui aujourd’hui, dans le tract dont j’ai été destinataire, s’oppose avec force à la suppression des départements et défend avec vigueur l’équilibre des territoires et la solidarité. Voilà une « drôle » de contradiction !
Enfin, n’oublions pas que le redécoupage des cantons obéit aux injonctions de la Commission européenne dont le but est à la fois d’affaiblir les services publics et la démocratie. Nous nous sommes opposés au redécoupage prévu pour notre département mais nous n’oublions pas que les attaques répétées contre les collectivités territoriales ont été initiées en premier lieu par la droite et que les changements imposés aujourd’hui s’inscrivent dans la continuité des politiques menées précédemment par Nicolas Sarkozy.
Nous regrettons néanmoins que le Parti Socialiste poursuive les injustices de la réforme initiée par Jean-Pierre Raffarin en 2004, qu’il opère à son tour une nouvelle réforme du territoire dictée par le libéralisme et qui s’accompagne d’un charcutage électoral indigne d’une démocratie.