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Le blog de Pierre Laporte

Blog politique d'informations et d'échanges d'un élu conseiller départemental et maire-adjoint de Tremblay en France en Seine St Denis. Blog basé sur la démocratie participative. Chantier ouvert sur l'avenir de la Gauche.

Commentaires sur les prudhomales

Publié le 4 Décembre 2008 par pierre laporte in Créer une nouvelle force politique à gauche

Ci-dessous un article du Monde suivi d'une réaction (pertinente et justifiée !) de Gérard Filoche et du détail des résultats.   Prud'homales : la CGT et SUD progressent, la CFDT et FO reculent LEMONDE.FR avec AFP | 04.12.08 | 04h34  
    e taux de participation aux élections prud'homales de mercredi 3 décembre s'est établi à 25,5 % dans le collège "salariés", soit une abstention record de 74,5 %, selon les résultats définitifs publiés jeudi 4 décembre au petit matin par le ministère du travail.

    La CGT a renforcé sa première place parmi les organisations syndicales, en progressant de 1,6 point à 33,8 %, aux dépens de la CFDT, en baisse de trois points à 22,1 %, et de FO, en recul de 2,3 points à 15,9 %.


    La CFTC s'effrite (-0,7 point) à 8,9 %, tandis que la CFE-CGC progresse de 1,2 point, à 8,2 %, et ravit à la CFDT la première place chez les cadres avec 27,9 % des voix dans la section "encadrement". L'UNSA (syndicats autonomes), en cours de rapprochement avec la CFE-CGC, gagne 1,2 point, à 6,2 %, tandis que l'Union syndicale Solidaires, qui comprend les syndicats SUD, fait plus que doubler son score, passant de 1,5 % à 3,8 %. Les listes diverses représentent 1 %.

    La participation, qui avait chuté de 63,2 % en 1979, premières élections prud'homales, à 32,7 % en 2002, a encore fortement reculé, à 25,5 %, atteignant son plus bas niveau en trente ans.

    En revanche, elle a progressé dans le collège employeurs, à 31,5 %, contre 26,6 % en 2002. Les listes d'union - Medef, CGPME, FNSEA (agriculteurs), UPA (artisans), UNAPL (professions libérales) - reculent de près de 8 points tout en restant largement majoritaires, à 72,1 %, devant les employeurs de l'économie sociale, qui progressent de 7,7 points à 19 %, et les listes diverses (8,5 %).

    Afin d'enrayer cette chute globale de la participation, le ministre du travail, Xavier Bertrand, a estimé, jeudi matin, qu'il fallait "faciliter et simplifier" les modalités de vote. Parmi les pistes de réflexion, M. Bertrand a notamment insisté sur la "piste très concrète" de la généralisation de l'installation des bureaux de vote dans les entreprises. Malgré l'abstention, "les résultats ont une vraie signification, car près de 5 millions de votants, ça compte", a-t-il souligné.

    Réaction de Gérard Filoche (inspecteur du travail, socialiste de gauche)

    Nette progression des syndicats combatifs
    en dépit de l'abstention organisée par le pouvoir

    Oui, le pouvoir a tout fait pour organiser l'abstention à ces élections prud'hommes.
    Pas un seul débat télévisé dans les médias de service public, pas une seule explication de masse en direction des 19 millions d'électeurs concernés.
    Des millions de salariés ne savaient ni le motif du vote, ni le lieu, ni comment voter.
    Dans ces conditions qu'il y ait encore 4,7 millions de votants est un miracle extraordinaire et positif qui montre l'attachement remarquable d'un nombre considérable de salariés au syndicalisme français. Vive le syndicalisme ! Honneur et courage aux syndicalistes dans le privé, des héros qui résistent à la chasse aux sorcières généralisée et défendent les droits de 16 millions de salariés, le code du travail !

    Il n'a pas été expliqué aux immigrés qu'ils avaient le droit de voter pour élire les juges de la république.
    Il n'a pas été dit aux chômeurs qu'ils avaient le droit de voter.
    Il n'a pas, été dit aux jeunes de 16 que des lors qu'ils avaient un contrat de travail ils avaient le droit de voter.
    Il n'a pas été dit aux 8 millions de salariés des entreprises de moins de 50 salariés, soit 97 % des entreprises, qu'ils avaient le droit de quitter leur travail pour aller voter sans perte de salaire.
    Les difficultés d'inscription sur les listes ont été aussi grandes que les fois précédentes.
    Les lieux de vote sont demeurés des lieux aussi peu connus qu'avant.

    Pire la presse de service public radio et télévision s'est comporté de façon à banaliser le vote et à encouragé l'abstention. Un vrai tam-tam pro abstention !

    Ce fut le cas pour France inter, qui le matin même n'informe pas sur le vote mais sur le "probable taux d'abstention". Toute la communication des plus grands médias était orientée sur l'abstention y compris les rares spots télévisés. Sans omettre Le Figaro qui, la veille, explique que le scrutin coûte 90 millions et qu'il vaut mieux le supprimer vu qu'il n'y a pas de participants ce qui est le point de vue explicite du Medef et de la droite.

    D'ailleurs le Medef perd 8 points, la CFDT perd 3 points
    tandis que la CGT gagne 1,5 points largement en tête, et Sud gagne 2,5 points...

    Mais là encore, le 4 décembre, au matin, de façon scandaleuse, France inter parle fort peu d'un scrutin qui concerne pourtant 19 millions de personnes, le commente peu et mal, soulignant surtout l'abstention obtenue, se gardant de souligner les causes des progrès de la CGT et de Sud, et du très sec recul de la CFDT (du à la trahison de mai 2003 de François Chérèque signant la loi Fillon contre les retraites, la nuit, dans le dos du front syndical auquel il participait).
    Le progrès, pour la première fois de la CGT depuis 1979 n'est pas souligné, on ne connaîtra ni les chiffres des conseillers prud'hommes élus, ni leur répartition, il n'y aura pas d'écho des sièges électoraux, c'est un pur mépris, un pur déni d'information.

    Mais cela n'empêchera pas que le vote exprime déjà ce qui va subvenir dans la période qui vient : la combativité sociale s'accroît partout, des centaines d'entreprises sont l'objet de plans de licenciements iniques, injustifiés, effets d'aubaine patronale du à la crise des banquiers et banqueroutiers. Le blocage de salaires est devenu insupportable alors que des centaines de milliards ont été accordés
    aux tenants de l'économie casino pour qu'ils continuent à spéculer comme avant.

    Les observateurs attentifs savent qu'un e explosion sociale est désormais possible.
    Notons que des centaines de plans de licenciements sont en cours et aussi des centaines de grèves partout dans le pays...
    Raymond Soubie, conseiller expérimenté en affaires sociales de Nicolas Sarkozy vient de déclarer qu'il n'a jamais en 40 ans d'expérience, voulu annoncer un quelconque "printemps chaud" ou "automne chaud", mais qu'aujourd'hui, ce n'est plus pareil, selon lui "tout est chaud"... Henri Guaino n'en a pas dit moins, en prétendant qu'une explosion est possible à tout moment...
    Toutes les données sont là, ce pays ne supporte plus le féroce traitement antisocial qui lui est imposé par ce gouvernement de sauvages barbares intégristes, qui prônent la mort du code du travail, le travail le dimanche, les 45 heures payées 35, la retraite à 70 ans, les licenciements boursiers !

    Gérard Filoche, jeudi 4 décembre  2008

    Chiffres : 4,7 millions d'électeurs pour les syndicats !

    La CGT reste à la  première place et, avec 33,8% des suffrages exprimés, voit, pour la  première fois depuis la création du scrutin en 1979, son score progresser  (+1,6 points).
    La CFE-CGC récupère à la CFDT la première place dans la  section encadrement et sur tous les collèges est en hausse de 1,2 point  avec 8,2 % des voix.
    De même pour l'Unsa (6,2 %) avec laquelle la  confédération de d'encadrement envisage de fusionner courant 2009.
    Enfin,  l'Union syndicale Solidaires enregistre la plus forte hausse avec + 2,5  points et 3,8 % des suffrages, en particulier du fait d'un triplement du  nombre de ses candidats par rapport à 2002.
    A l'inverse, la CFDT perd près  de 3 points à 22,1 %, FO 2,3 points à 15,9 % et la CFTC 0,7 point à  8.9 %.

    Côté patronal, les employeurs de l'économie sociale (AEES)  confirment leur "percée" en recueillant 19 % des suffrages exprimés. L'UDE  (Union pour les droits des employeurs) qui réunit Medef, CGPME, UPA, FNSEA  et UNAPL reste en tête avec 72.1 % des suffrages mais baisse nettement par  rapport au scrutin précédent (80,12 %).

    Autre enseignement du  scrutin, la participation baisse à nouveau, au niveau historiquement bas  de 25,66 % (32,35 % en 2002), malgré un élargissement des modalités de vote  avec la généralisation du vote par correspondance et l'expérimentation à  Paris du vote électronique.
    Au total, 25,5 % des salariés et 31,25 %  des employeurs ont participé au vote, ce qui, de l'avis de nombreux observateurs de droite pro patronaux, pourrait leur permettre de mettre en question de l'avenir de ce scrutin sous sa forme actuelle.
    Le nombre de votants est pourtant de 4,7 millions (contre  5 617 630 en 2002).
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