samedi 19 avril 2008
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Elle repose sur trois phénomènes d'inégale importance :
La perspective d'affrontements avec une politique de droite qui
se veut inchangée malgré le résultat calamiteux des municipales et cantonales. _ Ce qui est en cause, c'est la possibilité d'une situation difficilement rattrapable sur le plan d'un certain
nombre de droits sociaux, des services publics, de la précarisation : des affrontements sociaux durs sont à envisager.
La domination du PS à gauche, confirmée lors de la dernière
séquence électorale, avec un début de capacité d'organiser un champ de rassemblement allant de secteurs du MODEM au PCF.
Accessoirement, l'offre de nouveau parti anticapitaliste dans
le champ politique,offre partielle mais qui interpelle d'autres secteurs.
OUI LA QUESTION DE L'ORGANISATION POLITIQUE EST ACTUELLE
Il n'y aura pas, à échéance de plusieurs années, une organisation unifiée des "antilibéraux" ou "anticapitalistes", et le discours rituel sur ce point (souvent tenu au sein des collectifs antilibéraux ou de MAG a défaut de perspectives concrètes) risque fort de sacrifier le possible à l'illusoire. La LCR ne dérogera pas à sa ligne de construction du Nouveau Parti Anticapitaliste, espérant regrouper tout le possible et marginaliser durablement le reste, le PCF, qui garde des forces non négligéables, est loin d'en avoir fini avec l'introspection.
Plus profondément, le travail sur le projet et les formes politiques dessinant une alternative est encore en cours, nous n'avons donc le choix que de solutions partielles.
Si nous partons du principe qu'une gauche alternative, écolologiste, autogestionnaire, altermondialiste est un courant à part entière du camp libéral, nous devons penser notre orientation à partir de deux priorités qui ne se recoupent pas mais s'articulent
construire l'unité antilibérale anticapitaliste, construction
qui se fera dans la diversité ;
construite la composante alternative autogestionnaire
écologiste du champ antilibéral/anticapitaliste.
Notre organisation peut se situer dans trois configurations (sans tenir compte de combinaisons complexes entre ces trois formes)
A/l'indépendance complète
B/ la participation à un front commun antilibéral/anticapitaliste
C/ la présence comme courant au sein d'une organisation anticapitaliste unifiée
L'hypothèse C n'est pas à l'ordre du jour, nous nous situons actuellement dans l'hypothèse A et mettons en avant la perspective du front commun hypothèse B, seul à même de peser à gauche du social-libéralisme (sauf a penser qu'une LCR élargie à 3 ou 4%, les Alternatifs élargis, ou un PCF dans et hors du champ d'influence du PS peuvent SÉPARÉMENT jouer ce rôle, en laissant de côté des dizaines de milliers de non-encartés).
Notre présence au sein des collectifs unitaires est justifiée par cette orientation de front commun, de coalition, un peu à l'instar de l'Arc-en-Ciel italien (dont les contenus politiques méritent par ailleurs analyse critique).
En même temps, nous devons poser avec clarté l'enjeu de la construction d'une organisation alternative solidement implantée.
Le refus ou la réticence de courants organisés au niveau
national (alterekolo, minoritaires de la LCR, communistes unitaires...) à avancer vers une force politique nouvelle.
Notre propre faiblesse, tout en ne sous estimant pas
l'importance de disposer d'un outil politique sortant quelque peu du localisme, et capable d'interventions coordonnées au niveau hexagonal.
La tendance lourde dans les mouvances que nous cotôyons à contourner la question d'une organisation politique :
quand le local tourne au localisme ;
quand le refus de la bureaucratisation empeche de penser les
mises en commun et centralisations nécessaires ;
quand l'alternative "en soi", la somme des pratiques
locales et sectorielles, contrarie l'ambition de l'alternative "pour soi", le projet, la pratique de masse
Nous avons quelques atouts, notamment le fait d'avoir suffisamment ancré notre collectif militant pour penser notre action à moyen terme (ce qui n'est le cas ni des collectifs unitaires, ni de groupes locaux divers).
Ouvrir les Alternatifs à de nouveaux adhérent-e-s et groupes
militants : il ne s'agit pas de proposer l'embrigadement ou un engagement messianique, mais d'étoffer l'outil existant, que nous avons transitoire sans mesurer la durée de cette transition,
et nécessaire.
Engager des dynamiques locales de convergence avec des groupes
et collectifs pouvant se réclamer de la gauche alternative, avec un fil à plomb : ne pas instrumentaliser les démarches ET ne pas nous laisser entrainer dans les logiques localistes, car les
dynamiques locales n'ont de chance de s'inscrire dans la durée que dans une ambition de construction globale.
Être attentifs à l'évolution de secteurs dégagés par la crise
des Verts.
Nous adresser dans les collectifs unitaires à celles et ceux
qui s'interrogent sur une organisation politique alternative : il ne s'agit pas de vampiriser les collectifs ou de les dévier de leur dimension unitaire, à laquelle nous adhérons, mais
d'avancer avec les composantes qui le voudront
Jean-Jacques Boislaroussie (Paris Sud, Exécutif)