La direction de la LCR marche cul par-dessus tête»
Recueilli par MATTHIEU ÉCOIFFIER
C’est aujourd’hui que la Ligue communiste révolutionnaire, réunie en congrès à la Plaine-Saint-Denis en région parisienne, doit débattre du lancement du nouveau parti anticapitaliste, auquel adhère une majorité de plus de 80 % des délégués. Christian Picquet, chef de file de la minorité «unitaire» - qui pèse «14 % en raison, selon lui, des effets collatéraux de l’échec de la candidature unique à la présidentielle» - critique la stratégie d’Olivier Besancenot et de la direction de la LCR.
Pourquoi critiquez-vous la stratégie de lancement du nouveau parti ?
Je crains que la direction de la LCR ne s’enferme dans une illusion : croire que l’écho d’Olivier Besancenot se traduira mécaniquement en une nouvelle construction politique. Sur le fond, Olivier Besancenot n’a pas tellement bougé de sa ligne gauchiste. Hormis sur une chose : il a compris que la Ligue ne pouvait être le réceptacle naturel des attentes qu’il suscite lui-même. Il a donc enclenché un dépassement de la LCR. Le problème, c’est qu’il s’est arrêté sur la forme.
A mesure que le projet se concrétise, la définition du nouveau parti se veut de plus en plus «révolutionnaire» et prétend ne s’adresser qu’aux seuls «révolutionnaires». Les gens vont donc comprendre que les bases proposées sont celles de la LCR aujourd’hui et qu’elle veut les instrumentaliser. Cela risque d’avoir un coût politique élevé : le refus de discuter avec les sensibilités antilibérales existant par ailleurs, du PCF aux gauches dans le PS en passant par les forces alternatives, pour en appeler aux seuls «anonymes» dans les luttes, aux «héros du quotidien».
Oui, c’est celui d’une démarche cul par dessus tête : on définit tout à l’avance, la base politique - «révolutionnaire» -, le périmètre - seulement les anonymes et les acteurs de terrain - et le calendrier. Comment dire après aux futurs adhérents : venez, on va tout décider à égalité avec vous. Ils veulent une formation qui rassemble le meilleur des traditions de la gauche anticapitaliste. Son pluralisme est une nécessité, sauf à penser que la LCR seule peut réaliser la synthèse indispensable.
Ce nouveau parti ne peut-il pas fédérer l’extrême gauche ?
La réalité, c’est que nous n’avons pour partenaires que des petits groupes, même pas LO, ni sa minorité ou Alternative libertaire. Au total, moins de 2 000 personnes se sont rendues aux réunions sur le nouveau parti : on est très loin du compte pour prétendre incarner une alternative disputant l’hégémonie du PS à gauche. C’est d’autant plus regrettable qu’au PCF le tabou d’une autre forme du parti commence à être levé, tandis qu’au PS ou chez les Verts certains posent la question d’une nouvelle force, et qu’au sein des collectifs antilibéraux des milliers d’inorganisés aspirent à du nouveau. Voilà pourquoi la LCR doit agir «grand angle» et pas «petit bras».
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/306032.FR.php
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