Communiqué de Silvia Capanema, Dominique Dellac, Pierre Laporte, Azzedine Taïbi, conseillers départementaux.
Le 29 juin prochain, nous serons amenés à nous prononcer sur une Décision Budgétaire Modificative et notamment l'affectation d'un excédent dégagé sur le budget 2016 à hauteur de 61,5M€.
Le contexte social et l'état de notre collectivité nous ont amenés à saisir le Président.
La situation financière du Département est connue.
Il subit une injuste compensation des allocations individuelles de solidarité (RSA, APA, PCH, soit 2 milliards dus par l'Etat à la collectivité). C'est le sens de notre revendication politique en faveur de la re nationalisation du financement du RSA. Ce combat est à reprendre, à élargir à l'ensemble des AIS mais également aux Mineurs Non Accompagnés. Notre collectivité doit être en mesure de se conformer à la fois à ses obligations légales, mais également à un devoir moral de solidarité et de protection sans pour autant que cela soit une charge nouvelle sur les personnels et sur les services publics destinés à la population.
Les mesures législatives successives prises notamment sous le quinquennat Sarkozy ont réduit à la portion congrue la capacité de notre collectivité à percevoir des recettes par le biais de la fiscalité et développé une politique de gestion "par les chiffres". C'est très clairement la libre administration des collectivités qui était visée.
Enfin, le gouvernement Hollande, en plus de renoncements dommageables pour la majorité de nos concitoyens, a poursuivi la politique d’assèchement des collectivités. Cette politique d'austérité s'est cumulée à l'important reste à charge que, chaque année, le Département doit mobiliser sur ses fonds propres afin de garantir la solidarité nationale.
Pour autant, les besoins en Seine-Saint-Denis sont considérables : en infrastructures, en équipements comme en capacités d'adaptation et de résilience au changement climatique. Mais aussi sur le plan des besoins sociaux qui augmentent de façon considérable et qui se cumulent dans des parcours de vie de plus en plus complexes.
En regard de cet état des lieux, nous entendons et voyons tous les jours, dans notre travail avec les services départementaux, à travers des courriers et des tracts syndicaux, nos rencontres avec les Organisations Syndicales, les mêmes motifs d’insatisfaction : le manque de moyens, notamment de postes, et les conditions de travail.
Nous nous inquiétons régulièrement de difficultés de mise en œuvre d'orientations politiques, d'ouverture de service, de maintien des droits, de délai de réponse, d'accueil du public …
Nous sommes convaincus que les Séquano-dyonisien-ne-s et nos territoires manquent cruellement de services publics. Nous sommes également convaincus, malgré un contexte difficile, que nous pouvons à la fois investir pour nos concitoyens, et prendre soin de nos personnels en leur permettant d'assurer un service public qui sera de qualité et d'autant plus apprécié que les agents départementaux seront en nombre suffisant et dans des conditions de travail améliorées.
C'est la raison pour laquelle, nous avons interpellé le Président afin de lui demander qu'une partie conséquente de l'excédent budgétaire 2016 soit affectée au Personnel de notre département.
Par ailleurs, alors qu'il est très difficile de recruter ou remplacer des agents pour des raisons que souvent nous ne cautionnons pas, nous avons également demandé que soient lancés des recrutements sur les quelques 600 postes vacants, prioritairement au sein du Pôle Solidarité et au profit des ATTEE.
La Seine-Saint-Denis ne doit pas oublier ses priorités : la solidarité, la jeunesse, les populations fragiles et vulnérables, son patrimoine, les services publics de proximité, sans oublier la culture, la vie associative et le développement local.
Bobigny, le 22 juin 2017